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Ville et campagne

L’herbe est elle plus verte ailleurs ? Question que nombre de déménageurs, pas toujours bretons, se posent. Alors on part, à moindre frais en terme de déconditionnements sociaux. On part vivre en ville, à la campagne, on change de région, de pays, on découvre de nouveaux accents, de nouvelles cultures, de nouveaux fromages. Il n’est point nécessaire pour cela, de changer sa vision des choses, de la vie, de la société de manière fondamentale, non ! C’est plutôt comme changer son sac d’aspirateur, l’autre était plein de poussière, de souvenirs, on avait besoin de faire de la place pour respirer à nouveau, alors on le change…

Ainsi, nombreux sont les jeunes de la campagne, à inspirer à une vie plus urbaine, jalonnée des occupations proximiteuses auxquelles semble adhérer cette strate de la population. A l’inverse, les gens stressés de la ville, pollués dans leurs bronches et dans leur tête des fracas quotidiens de la vie de travailleurs, eux, font le chemin inverse. Evoluant dans la grise atmosphère bruyante des gens qui bougent sans cesse en se frôlant, ces urbains aspirent à plus de calme, de verdure, d’herbe verte, de ciel bleu, bien que saupoudré de quelques pesticides et chemtrails à foison…

Bref, nombreux sont candidats à un changement de décor, même artificiel. 

Ces contradicteurs de l’exode rural, prenant les places laissées libres par les paysans à qui on a volé, jadis le travail, arrivent ainsi. Remplis de rêves et d’idées préconçues, leurs névroses plein les bagages, ils transforment les anciens corps de ferme en gîtes résidentiels, gardant le charme de la pierre pour l’extérieur et leur mode de vie ikéa pour l’intérieur. C’est une belle représentation de leur démarche, une sorte de légume vert farcie à la sauce industriel, un choux au ketchup…  

Au final, chacun fait bien comme il peut, et il est vrai qu’un leitmotiv pouvant être perçu comme extérieur, superficiel, peut parfois représenter un point de départ vers un changement de chemin plus radical et fondamental. Souvent, cela ne semble pas être le cas, mais quand bien même, si tous ne gagnent pas au loto, quand on est dos au mur et que l’on sent que sa vie amène à une impasse peu ragoutante, pourquoi ne pas tenter sa chance, puisqu’on a plus grand chose à perdre. 

Concernant ses migrateurs de l’intérieur du système, bien qu’ayant changé d’espace, ils sont souvent ramenés aux similitudes entre leur ancien espace de vie et le nouveau. La terre, fait souvent le lien, et ramène parfois les gens à leur ancrage naturel, qui les submerge, voir les sublime malgré eux. 

De la terre ils sont né et à la terre il repartiront, ils serviront de semence aux nouvelles vies qui renaîtront de leurs cendres. Espérons que les nouveaux venus sauront se libérer plus tôt que leurs prédécesseurs, afin que ça soit autre chose que leur mort qui les libère. 

Paroles de la chanson :

Dans le triste gris de la ville

on voudrait parfois prendre l’air

que le ciel bleu dédramatise

un quotidien loin de nous plaire

Mais auquel on se conditionne

parce que la vie c’est bien comme ça

il faut bien prendre ce qu’on nous donne

même si c’est à perte et fraca

A grand coup de périph et de métro

de gens qui tirent la gueule en troupeau

on se dit qu’on quitterait bien l’urbain

le « burn out » nous tenant la main

Et l’on s’enfuit et l’on espère

une vie meilleure au naturel

c’est en allant au changement d’air

qu’il faut se faire à son nouvel atmosphère

il faut s’y faire

Les paysans vous le diront

la campagne est une bonne raison

de vivre parmi les âne

et de se contenter de leurs discussions

Parmi les vaches et les brebis

les écureuils et les moutons

c’est la campagne qui vous rhabille

de ses quelques pitréfactions

loin de la ville

et près de la merde

l’air pure que tu respires

et tes envies de braire

Tu vas pouvoir te ressourcer

entre toi et tes crises de nerfs

plus rien ne vient s’interposer

ligne directe avec ta misère

Y’a plus personne pour te subir

alors tu te subis toi-même

et c’est à force de te souffri

que tu comprends ce quil te reste à faire

Le bonheur est dans le pré

il est bien là six pieds sous terre

bien là ou tu vas t’enterrer

bien loin de tes psychoses ameres

auxquelles tu t’es trop exposées

la campagne fait aimer la terre

en sédiments fertilisés

voilà tout ce à quoi tu sers

De la ville jusqu’à la campagne

ta vie n’auras rien inspirer

d’autre que les vers qui t’accompagnent

loin de ta vie triste à pleurer

triste à pleurer, triste à pleurer, loin de ta vie triste à pleurer

ta vie tu l’auras emporté

avec toi jusqu’à t’écoeurer, avec toi jusqu’à t’écoeurer

avec toi jusqu’à te trouver, six pieds sous terre bien enterré.

À la Une

Un océan de plastique

Chanson de la chaine You Tube Collab Orateur : https://www.youtube.com/channel/UCO_i5W4ctVbBtsYn348bueA

Vaste étendue de déchets aseptisés, non périssables, qui se regroupent, se collent les uns aux autres et composent une terre nouvelle, qui flotte au dessus de ce qu’elle étouffe. 
Un symbole intéressant en ces temps de virus, non ? 


Un océan de vous, par dessus tout.
Vous, par dessus tout…Mais qui est cet étrange vous ? Est-ce bien vous ? 
Auriez-vous décidé, en votre âme et conscience, de rubaliser les océans, de les filmer tels des rouleaux de printemps en attente de consommation. 


Sans trop savoir, on fait. On mange, on jette, on remange, on rejette.  
Ainsi, va le cycle de la vie, ou le pétro-chimique fabrique ce que vous utilisez. Le produit nait, le produit meurt, mais tout mort qu’il finit, il finit bien quelque part. 
Tout à l’égout consommatoire, les belles âmes se débarrassent des restants matériels du bien usé, qui, suivant le cycle de l’eau, en liquide ou solide, parcourra le chemin de la coquille de noix, flottant de ruisseaux en rivières, de fleuves en océans. 


Loin des yeux, loin du coeur, nos restes concerneront peut-être d’autres au loin, mais qu’en a t-on à faire, finalement, puisque ce ne sont pas nos voisins…Et qu’à t-on à faire de nos voisins, finalement, mieux vaut ne pas s’en soucier, voire s’en méfier. 
Lorsqu’on chie par terre, notre merde pourrie. Avec le temps, les mouches qui la bouffent, les asticots qui s’en font une maison, elle fertilise le sol et permet aux petites courgettes d’y pousser, pour qu’on les bouffe ensuite et qu’on rechie de la merde de courgette. Tout est-il si simple ? Bien sure que non ! 


Vous avez pensé à la croissance ? Sans la croissance, que serions nous ? Des Cromagnons qui peignent dans des grottes et bouffent de la merde de courgette séchée ? 
Nous valons bien mieux, et sommes bien plus dignes. Puisque Oeuvrant pour la croissance économique, nous sommes ainsi tout naturellement candidats à profiter de ces bienfaits. 
Avec la croissance, nos déchets deviennent plastiques, chimiques, il ne se dégradent pas, ou peu, gardent leur superbe, leurs belles couleurs chatoyantes, au delà du temps qui passe. Ils nous débarrassent des infament maisons d’asticots, des essaims de mouches à merde, des abeilles au venin destructeur. 


Nos déchets s’en vont tout de même, avec le vent et avec l’eau, avec les camions poubelles et les égouts. Eux aussi vont des ruisseaux aux rivières, des fleuves aux océans. Plutôt que de nourrir du vieux plancton, dont on se fout, ils font des îles, des continents incontinents, terres nouvelles de contrastes plastifiés. 


La planète est grande, on en gardera une moitié pour nos poubelles, l’autre moitié consacrée à nos gros culs. 


Le plastique, c’est la nature, le chimique, c’est la nature, le pétrole, c’est la nature, le carbone, c’est la nature…la nature, transformée par l’homme, transformée à son image. 
N’est-ce pas finalement là, la nature des choses, le progrès en marche, qu’on le veuille, ou non ? 
L’évolution en a voulu ainsi, qui sommes nous pour nus mettre sur son chemin ?L’homme domine toute chose sur terre et les met à son service. Il cueille les fruits mûrs à sa dispositions et en fait des tapis sur lesquels il à loisir de s’y essuyer les pieds.  

Qu’est-ce que vous voulez d’autre ? Devenir Amish ? 


Soyez clairvoyants, ce monde est fait pour vous, acceptez le, adoptez le et oeuvrez à l’enfoncer encore plus loin, vers sa destinée future. Il n’y a que comme cela, que votre vie mérite d’être vécue !