Bretzel Spaghetti

Oui, ça se voit pas sur ma gueule, mais mon papa est un immigré italien figurez-vous…

Une petite épopée particulière de ceux qui comme beaucoup arrivent ici, alors qu’ils sont d’ailleurs. Dépaysement, stigmatisation identitaire, intégration et autres joyeux drilles s’annoncent dans la vie de l’immigré.

D’où qu’il vienne et où qu’il aille, grâce à l’ouverture d’esprit cultivée par les états enclos qui veillent sur leurs grands troupeaux, il lui sera toujours fait bon accueil.

Ces migrants, conscients de la tâche à accomplir pour pouvoir vivre plus dignement, dans de meilleures conditions matérielles ou psychologiques, sont bien conscients de la nécessité de leur mission. Les adultes font le voyage en toute conscience, c’est certain. Peut-être rêvent-ils d’un eldorado impossible, peut-être cristallisent-ils sur un endroit présenté, ou imaginé comme ce qu’il ne sera jamais…Quoi qu’il en soit, quoi qu’il en coûte, ils décident de partir, bien que contraint, ils décident.

Tout ceci n’est pas forcément le cas de la « smala » qui les accompagne et quand je parle de smala, je cible avant tout les gamins, qu’ils laissent rarement au pays, subir le même sort qu’eux même veulent fuir…Qu’on se le dise, par delà frontières et cultures, la plupart des parents veulent le mieux pour leurs enfants, même si souvent, ce qu’ils veulent n’est pas forcément ce qu’ils font…Comme le dirait Sting « Russians loves her children to… »

Qu’en est-il du gamin, lui qui n’a rien demandé, qui se rend peut-être moins compte de l’urgence du voyage et qui voit sa vie, son microcosme, basculer du jour au lendemain. Lui subit. Il subit sa vie de là bas, puis sa vie d’ici. Il subit le voyage, il subit les manques, les manques de tout, mais il n’a guère le choix, alors il suit, malgré lui. Puis il arrive à destination et grandit. Il grandit marqué de ses origines, qu’il subit à la suite de ses parents, se construit avec cette sorte d’identité bâtarde, que nombreux lui renvoient à longueur de temps qui passe.

Il grandit, sa tête se fait et il prend un chemin. Celui à la soumission volontaire à un système qui le rejette, ou encore celui de la surenchère identitaire locale, pour mieux se faire accepter, lui qui doit plus prouver que tous les autres nés ici. 

Autre chemin possible, celui de la rancœur, de la haine mâchouillée, de la construction d’un monde autour de cette aigreur. 

D’autres chemin possibles ?

Celui de ne plus y penser, penser à sa condition ? passer outre ? Est-ce une façon de se mettre la tête dans le sable, de nier les réalités ? Est-ce une façon d’aller au delà de la construction imposée à ceux à qui la société n’a de cesse de rappeler les origines, les différences, les exclusions ? 

Pas de sciences exactes en la matière, pas de réponses absolues. Ces gens là prennent plusieurs chemins, selon les moments, les situations, les humeurs. Ils prennent l’un de ceux cités ici, ou d’autres et changent au gré des saisons.  

Au final, les gamins bringuebalés s’en foutent, ils suivent, ils se laissent bercer telle la coquille de noix sur la rivière, descendant le courant des vies qui flottent, se coulent et se brisent, pris dans les tumultes, ou s’abritant derrière quelques roches de rivières…Fatalité de l’eau qui se fraie son chemin, tous finiront, d’une façon ou d’une autre, suivant les grandes routes des rivières et des fleuves, évaporés par le ciel d’été. Ils finiront comme ces restant de flaques d’eau croupies, se filtrant dans la terre pour nourrir l’écosystème…Chacun deviendra quelque chose, dans la mer, la terre ou le ciel…Certains chercheront à leur vie un sens et en mourront et d’autres se laisseront aller au gré du vent. Cela ne changera rien au résultat, ou si peu, mais chacun fera ses choix et se rassurera sur l’immensité de ses ignorances comme il peut.   

Au sein des petits détails qui font toute une vie jalonnée de cruautés diverses, le migrant malgré lui trouvera racisme, violences de tout type et injustices ficelées au corps…Il trouvera aussi ses joies, ses affections et tout le bien possible lors d’une vie humaine. Il vivra sa vie toute spécifique et choisira ses chemins pour arriver au final, à laisser sa carcasse morte dessécher. Le racisme, la xénophobie sont des notions aussi connes que la connerie universelle. Ces maux sont partout, touchent chacun et n’ont ni intérêt, ni réelle raison d’être pour ceux qui les vivent.

Hélas, tous semblent ne pas se désintéresser d’entretenir les gens dans la haine des autres, dans un but certain d’occuper les cerveaux des masses, en divisant pour mieux régner.

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