Vaste étendue de déchets aseptisés, non périssables, qui se regroupent, se collent les uns aux autres et composent une terre nouvelle, qui flotte au dessus de ce qu’elle étouffe.
Un symbole intéressant en ces temps de virus, non ?
Un océan de vous, par dessus tout.
Vous, par dessus tout…Mais qui est cet étrange vous ? Est-ce bien vous ?
Auriez-vous décidé, en votre âme et conscience, de rubaliser les océans, de les filmer tels des rouleaux de printemps en attente de consommation.
Sans trop savoir, on fait. On mange, on jette, on remange, on rejette.
Ainsi, va le cycle de la vie, ou le pétro-chimique fabrique ce que vous utilisez. Le produit nait, le produit meurt, mais tout mort qu’il finit, il finit bien quelque part.
Tout à l’égout consommatoire, les belles âmes se débarrassent des restants matériels du bien usé, qui, suivant le cycle de l’eau, en liquide ou solide, parcourra le chemin de la coquille de noix, flottant de ruisseaux en rivières, de fleuves en océans.
Loin des yeux, loin du coeur, nos restes concerneront peut-être d’autres au loin, mais qu’en a t-on à faire, finalement, puisque ce ne sont pas nos voisins…Et qu’à t-on à faire de nos voisins, finalement, mieux vaut ne pas s’en soucier, voire s’en méfier.
Lorsqu’on chie par terre, notre merde pourrie. Avec le temps, les mouches qui la bouffent, les asticots qui s’en font une maison, elle fertilise le sol et permet aux petites courgettes d’y pousser, pour qu’on les bouffe ensuite et qu’on rechie de la merde de courgette. Tout est-il si simple ? Bien sure que non !
Vous avez pensé à la croissance ? Sans la croissance, que serions nous ? Des Cromagnons qui peignent dans des grottes et bouffent de la merde de courgette séchée ?
Nous valons bien mieux, et sommes bien plus dignes. Puisque Oeuvrant pour la croissance économique, nous sommes ainsi tout naturellement candidats à profiter de ces bienfaits.
Avec la croissance, nos déchets deviennent plastiques, chimiques, il ne se dégradent pas, ou peu, gardent leur superbe, leurs belles couleurs chatoyantes, au delà du temps qui passe. Ils nous débarrassent des infament maisons d’asticots, des essaims de mouches à merde, des abeilles au venin destructeur.
Nos déchets s’en vont tout de même, avec le vent et avec l’eau, avec les camions poubelles et les égouts. Eux aussi vont des ruisseaux aux rivières, des fleuves aux océans. Plutôt que de nourrir du vieux plancton, dont on se fout, ils font des îles, des continents incontinents, terres nouvelles de contrastes plastifiés.
La planète est grande, on en gardera une moitié pour nos poubelles, l’autre moitié consacrée à nos gros culs.
Le plastique, c’est la nature, le chimique, c’est la nature, le pétrole, c’est la nature, le carbone, c’est la nature…la nature, transformée par l’homme, transformée à son image.
N’est-ce pas finalement là, la nature des choses, le progrès en marche, qu’on le veuille, ou non ?
L’évolution en a voulu ainsi, qui sommes nous pour nus mettre sur son chemin ?L’homme domine toute chose sur terre et les met à son service. Il cueille les fruits mûrs à sa dispositions et en fait des tapis sur lesquels il à loisir de s’y essuyer les pieds.
Qu’est-ce que vous voulez d’autre ? Devenir Amish ?
Soyez clairvoyants, ce monde est fait pour vous, acceptez le, adoptez le et oeuvrez à l’enfoncer encore plus loin, vers sa destinée future. Il n’y a que comme cela, que votre vie mérite d’être vécue !